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Bakelith
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28 octobre 2006

Changer ou disparaître

lipstick_librarianDans son édition du 27 octobre, Livres Hebdo évoque un sujet qui agite depuis quelques années déjà le petit monde des bibliothèques, à savoir l'Avenir... Changer ou Disparaître ? Là est la question, nous rappelle l'hebdo dans un article un peu simplifié autour d'une notion beaucoup plus complexe que la vision caricaturale et grossière de la vieille fille coincée et en devenir qu'est la Bibliothèque d'un imaginaire quelque peu poussiéreux.

Les bibliothèques ont bien évidemment toujours évolué depuis Alexandrie, mais Alberto Manguel — hostile au numérique — peut frémir devant la notion à la mode de Bibliothèque numérique qui fleurit dans toutes les institutions depuis l'avènement d'Internet. Les nouvelles technologies et Internet en particulier ont évidemment fait évoluer la bibliothèque et ses missions, ne serait-ce par la création d'outils permettant l'indexation et la recherche d'informations sur des bases de données numérisées. Personne ne reviendra non plus sur le fait que la multiplication de sites Internet amène une concurrence directe au livre conservé en bibliothèque, même si le terme de concurrence vient parfois trop sûrement cacher la complémentarité.

Le Changer ou Disparaître amène donc des visions très différentes entre le tout numérique incluant le podcast, les fils RSS, les blogs dans des lieux "sexy" (Maija Berndtson, directrice de la bibliothèque municipale d'Helsinki) et une bibliothèque militante sur le lieule livre n'est pas mort.

La bibliothèque a-t-elle encore sa raison d'être nous rappelle LH, si l'on peut de chez soi, stocker l'équivalent de 8000 livres sur une carte mémoire ? Plus fumeux peut-être, l'étude comparative entre Wikipédia et l'Encyclopaedia Britannica devient un argument pour signifier que le professionnalisme entre web et imprimé n'est plus de mise, au moment même où le cofondateur de la célèbre encyclopédie en ligne lance un projet alternatif pour trier le bon grain de l'ivraie... Certes il y a  une réflexion et une recherche en cours. L'expérimentation de la bibliothèque du 21e siècle a déjà commencé si on en croit le concept de bibliothèque hybride où le réel et le virtuel viennent s'emboîter pour mieux courtiser le lecteur. Avec ou sans rouge à lèvres ?

La Bibliothèque nouvelle intègre le numérique, que ce soit pour proposer des solutions de recherche d'information ou des accès à Internet. Sommes-nous  déjà à l'accueil opéré sur un terminal informatique où une Bibliothécaire virtuelle nous oriente vers le flux de notre choix à podcaster ? La bibliothèque nouvelle doit également s'intéresser au lieu, au confort, au choix, à l'éclectisme de ses lecteurs... Bibliothèque comme lieu de rencontres, d'écoute, de parole, de découvertes. Bibliothèque qui se déplace là où elle n'est pas.

Dîtes, Maija Berndtson, vous ne la trouvez pas sexy Ms Dewey ?

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Commentaires
B
Merci pour ces commentaires, il me semble en effet que "la relation au savoir est terriblement érotique" ...
R
the kamasutra of reading ci-joint http://storms.typepad.com/photos/uncategorized/kamasutrareading.jpg
M
Les bibliothèques, à mon avis, sont précieuses, y compris maintenant, pour ceux qui ne savent pas exactement ce qu'ils cherchent, et en tous cas pas forcément une information. Le bon voisin (le livre que l'on est venu chercher n'est pas celui que l'on pensait, mais son voisin sur le rayonnage) ne fonctionne qu'avec la matérialité, une incarnation, des lieux donc ; et avec un classement aussi, quel qu'il soit, y compris avec son idéologie et ses manques.<br /> La mémoire aussi a besoin de lieux, de rythmes ou stations ordonnées, d'espace(cf. les Arts de la mémoire jusqu'à la Renaissance, décrits par Frances Yates dans son livre éponyme traduit chez Gallimard, et son interprétation par ce grand lecteur qu'est Jacques Roubaud dans "L'invention du fils de Leoprepes", éd. Circé).<br /> Et sans mémoire, point de construction (de soi)... comme le développe la sociologue Michèle Petit dans son "Eloge de la lecture", éd. Belin). <br /> Les bibliothèques ont un rôle à jouer, avec la structuration et la pensée de leur lieux, les déambulations qu'elles offrent (et même peut-être les occasions de se perdre) et les guides que sont les bibliothécaires... avec ou sans rouge à lèvres ! (mais quand on sait que la relation au savoir est terriblement érotique et donc qu'il n'exclut pas le corps, cela n'est pas anodin malgré tout...)
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